AUBRAC JE T'AIME

L'AUBRAC NOUS MANQUE ....après l'hiver, vite les valises et....

Quelques jours  début mars pour reprendre contact avec cette région magique…

Les  températures printanières se manifestent déjà sur les hauteurs où la neige n'est plus qu'un souvenir blanc pour les herbes jaunies et nues des grandes prairies 

La fonte des neiges a nourri  abondamment la terre et abreuvé les flots du bès et de la rimeize et les belles aubrac rêvent déjà dans les étables aux herbages qu'elle vont bientôt retrouver de leur pas tranquille.

Le chant des oiseaux se fait plus présent apportant la seule vie des herbages encore vides de leurs « broutantes » , tout revit avec cette température approchant les 18 degrés ce dimanche.

Le gazouillis des oiseaux se mêle au doux chant du ruissellement qui  sourd dans les champs encore tout gorgés de cette eau bienfaisante et les insectes sortent timidement à la recherche de quelques pollens…

Quel bonheur de pouvoir profiter de ce silence « habité » des seuls bruits de la nature sous ce beau soleil.

Elles sont encore bien rares les corolles colorées et seules quelques perceneiges et boutons d'or se haussent parmi les herbes jaunies.

Les  douces rondeurs  veloutées des hêtres dénudés  donnent une petite note pourpre et grisée délicate au loin , annonçant la venue proche de leurs jeunes feuilles .

A quelques dizaines de mètres, une petite hermine en robe d'hiver (sa fourrure est toute blanche, couleur neige) court sur l'herbe…

on ne voit qu'elle !

Mais elle va trop vite pour que je puisse faire son portrait, consciente d'avoir été "surprise"....

La distraite,

elle n'a pas changé de couleur, les prédateurs vont la voir facilement  cette petite boule blanche…

Comme toujours, l'envie de retourner voir « mon «  petit buron en version « marsienne » guide nos pas de nouveau sur  son long chemin.

Il se mérite ce petit buron.

Il se laisse admirer à travers les branchages dénudés, et cette fois je peux le voir grâce aux feuilles qui ne sont pas encore sur les arbres du chemin

Comme il est beau !

Il  a bravé l'hiver rude  et attend dans sa solitude le retour des beaux jours  entouré de ses murets.

L'herbe jaunie par la neige et le froid déroule son tapis tout autour et au loin ,le bronze des boules de genêts rompt cette couleur blafarde.

Quelques touches grises et floues  apportent de la force au spectacle, celles des arbres en « robe d'hiver »…

Le champ est clos et nous respectons trop ces lieux pour passer outre, nous nous contentons de l'admirer à distance et grâce à un grand objectif puissant, je peux en faire des gros plans de loin, profitant de l'absence des feuilles.

Je me nourris de cette vision  pittoresque et conçois déjà les futures aquarelles qui naîtront de ces vues…

Tout remplis de ces belles images, nous repartons , demain nous irons voir d'autres lieux

Le lendemain, une surprise nous attend au réveil, une épaisse couche de neige couvre le vasistas de la chambre…

La température a beaucoup baissé , de 16/18 ° elle est à 0 ° et quelques flocons virevoltent encore.

Angoisse, nous n'avons pas chaussé les pneus neige, car le temps était vraiment au beau à notre arrivée …

Le temps du petit déjeuner, le soleil et les chasseneiges très actifs ont dégagé les routes principales, nous allons pouvoir nous aventurer avec les pneus normaux pour découvrir les paysages transformés.

Le groupe de randonneurs change de projet de promenade et leur guide est venu avec des paires de raquettes pour chacun d'eux, la promenade sera plus courte que prévue et en d'autres lieux.

Ils partent tout joyeux après avoir fait quelques pas dans la cour de l'hôtel pour se familiariser avec les raquettes…

Des rires fusent, car il faut quand même savoir  soulever les pieds !

Les voilà partis avec leur sac à dos pour une belle promenade ensoleillée.

Nous les reverrons le soir .

Comme j'ai très mal aux genoux, je ne peux pas me lancer dans des promenades  en raquettes cette année. C'est la voiture qui va nous conduire vers les spectacles neigeux.

Je suis même par moment obligée de prendre une canne anglaise pour me soulager un peu.

Mais l'appel du « silence blanc » est plus fort que les douleurs et nous partons impatients pour découvrir les paysages de la veille sous la neige.

QUELLE MERVEILLE, tout est différent, transformé en courbes douces…

Nous sommes tributaires du déneigement des routes et ne pouvons pas nous aventurer partout car les chasseneige n'ont pas pu tout dégarnir.

Nous ne pouvons pas aller voir la dômerie car il y a trop de neige sur la route qui y mène, la partie lozère est bien déneigée et cela fait déjà de bien belles découvertes à faire.

Quelques instants sur la route de MARVEJOLS  avec ses sapins si élégants, aux formes variées, j'aime tellement cet endroit  .

Quelques photos pour "immortaliser" les merveilles saupoudrées  de neige... et nous repartons vers AUMONT d'AUBRAC...

J'adore cette route car les sapins sont tellement beaux avec leur forme « bonzai » « géants »,

 un paradoxe…

Un héron est surpris  les pattes dans l'eau glacée et s'envole dès que j'ouvre la vitre de la voiture pour le prendre en photo mais par chance, je peux le prendre en vol.

Nous repensons à la petite hermine d'hier en robe d'hiver, elle avait raison de la garder car aujourdh'ui personne ne pourra la déceler….

Que c'est beau partout !

Mais je ne peux pas marcher beaucoup et nous  ne pouvons pas nous garer sur la route pour créer un danger.

Quelques centaines de mètres plus loin...

Un poney  nous aperçoit et vient à notre rencontre...

 il a besoin de compagnie, et se laisse photographier de près, il a du tremper son museau dans la neige, quelques gouttes cristallisées perlent sur ses poils…

ET mes petits burons sur la route entre st URCIZE et LAGUIOLE ?

J'ai envie de les revoir, comme à chaque séjour...

 et hop, nous partons dans cette direction prudemment car ce n'est plus la lozère et  les routes ne sont pas dégagées , tant pis, ce sera pour une autre fois, la neige se remet à tomber timidement… Nous rebroussons chemin, il faut être prudent.

Le lendemain ,le vent de tourmente s'est levé et nous offre un nouveau spectacle mais cette fois, nous sommes bloqués ,la voiture est entourée d'une couche de neige épaisse et les chasseneige ont arrêté leurs tentatives de déneigement car la tourmente ramène la neige qu'ils viennent d'enlever…

SOYONS RAISONNABLES, nous restons à l'hôtel, je ferai des aquarelles avec les photos déjà sur mon ordinateur .

La neige est plaquée sur les vitres, et la tourmente sculpte la neige selon sa fantaisie , modifie les formes à volonté, un régal, mais nous savons que nous devrons différer notre départ de l'aubrac .

Seuls les véhicules locaux équipés pour l'hiver peuvent circuler prudemment.

Dans le village , tout est changé, les piétons se font rares, la neige se plaque sur les fenêtres…

Et pourtant nos randonneurs repartent courageusement pour une promenade , seuls quelques fatigués de la marche en raquettes de la veille s'abstiennent.

Ils reviendront de bonne heure en début d'après midi,  exténués, par leur « marche forcée » contre tourmente de face, ne pouvant à peine ouvrir les yeux, avec un à deux kg de neige collée à chaque raquette à chaque pas, ils sont épuisés…

Ceux qui sont restés  à l'hôtel sont bien contents de s'être « désistés » en les revoyant…

Moi j'aurais eu peur de me perdre et de rester « congelée » jusqu'à la prochaine fonte de neige !

Il fait  - 10 ° et pourtant deux jours plus tôt on avait + 16° !

Quel changement de temps ! MAIS QUEL SPECTACLE aussi. Dommage que je ne puisse pas marcher normalement, une crise d'arthrose sévit sur mes genoux, pas de promenade pour mettre en images cette beauté éphémère !

J'aurais tellement aimé voir mon petit buron avec son manteau tout blanc !

Demain nous pourrons peut être repartir dans notre région, nous aurions du partir aujourd'hui et c'est notre première « petite tourmente ».

Le lendemain, la tourmente s'est arrêtée et les chasseneige se sont mis à l'œuvre tôt le matin,les routes seront « roulables » en restant en seconde…

ET tout au long de notre parcours sur neige, les diverses sculptures de la tourmente nous ravissent, et la faible allure de la voiture me permet de prendre des photos  la vitre ouverte, nous sommes seuls à nous aventurer sur cette route.